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Le Khalifat Kurgan



Cette page se contente de décrire, pour l'essentiel, l'organisation de la société Kurgane et sa culture. L'origine sordide et l'histoire peu reluisante du Khalifat Kurgan seront éventuellement traitées ailleurs, tout comme la religion Kurgane dans ses détails, ainsi que la loi qui régit le Khalifat. De même, les mondes Kurgans ne seront pas décrits ici. Les informations fournies sur cette page proviennent en grande partie du supplément Star Crusade, évidemment.




Culture et société


L'unité sociale de base, dans le Khalifat Kurgan, est l'usun ("os"), qui comprend à la fois la notion de famille étendue, ou de clan, et celle d'entreprise familiale. Les parents enseignent à leurs enfants le commerce familial, pour que ces derniers puissent ensuite maintenir la position de l'usun dans l'économie locale. Dès l'adolescence, un enfant peut choisir d'entrer en apprentissage dans un autre usun, et à sa majorité, il choisit de revenir dans son usun d'origine, de continuer à vivre avec son usun d'adoption, ou de se marier et fonder son propre usun. Bien que tous, garçons comme filles, aient théoriquement le droit de choisir seuls la voie qui leur convient, les pressions familiales (évidemment motivées par les nécessités économiques) influent énormément, et bien des apprentissages et des mariages sont organisés longtemps à l'avance par les anciens des usuns concernés. Comme son nom l'indique, l'usun fait office de colonne vertébrale à la société Kurgane, chaque génération poursuivant l'œuvre commerciale de la précédente. Chaque usun appartient à un ordu ("horde"). Les ordus sont des catégories assez larges qui permettent de classer les usun, pour de simples raisons civiques et législatives, en fonction de la nature de leur commerce ou de leur mode de vie. Ainsi, dans la pratique, il est généralement aisé de déterminer l'ordu auquel appartient quelqu'un, au simple examen de son type physique.


Ordu'l-Diin, "La Horde Pieuse"

C'est le terme le plus fréquemment employé pour désigner la société du khalifat dans son ensemble, ou ceux d'ascendance Kurgane (qui sont donc généralement un peu plus petits et robustes que les habitants des Mondes Connus, et qui présentent des traits moyen-orientaux, yeux et cheveux sombres, etc.). Ceux qui partagent la Foi ("El-Diin" en Kurgan : ce sont ceux qui reconnaissent l'autorité temporelle et spirituelle du Khalife) peuvent vivre où et comme ils le désirent, tant qu'ils remplissent le contrat social (ce qui équivaut à faire leur métier, payer leurs impôts, et obéir aux lois locales). Le Ordu'l-Diin est séparé en trois parties.


Uighur : Les Uighur sont ceux qui vivent dans les cités. Pour cette raison, ils sont soumis à davantage de lois, et leurs impôts sont plus lourds que pour les autres : la plupart des richesses passent par les villes. Malgré cela, les cités constituent encore, pour de nombreux Kurgans, le lieu de tous les possibles, et ces derniers siècles ont vu beaucoup d'entre eux venir chercher en ville des vies plus agréables et prospères. En accord avec la signification de leur nom en Kurgan, les Uighur ont tendance à avoir la peau plus pâle et plus douce que les autres membres du Ordu'l-Diin, et la plupart présentent des couleurs d'yeux ou de cheveux qui suggèrent une ascendance Vuldrok, voire Républicaine.


Khirghiz : Les Khirghiz sont ceux qui vivent dans des communautés rurales, qu'il s'agisse de villages, de provinces en banlieue de cités plus puissantes, de fermes familiales, de vastes plantations dirigées par quelque pouvoir féodal, ou encore de communautés soumises à un régime politique expérimental. Comme la terre cultivable est rare dans le khalifat, les Khirghiz ont l'immense responsabilité de produire le plus de nourriture possible pour le peuple Kurgan. Un ordu qui se montre incapable d'exploiter pleinement la terre qui lui est confiée peut se la voir confisquée, et attribuée à un autre ordu, sur ordre du Khalife.


Khaizak : Les Khaizak sont les tribus nomades qui vivaient déjà dans les régions sauvages et désolées des mondes Kurgans avant la Chute. Malgré l'urbanisation, les nomades sont toujours considérés comme le cœur et l'âme du peuple Kurgan. La plupart des anciens khalifes furent des Khaizak, et de nombreux Khirghiz et Uighur sont très fiers de toute ascendance Khaizak qu'ils parviennent à établir. Un certain degré d'autonomie est accordé aux Khaizak sur leurs propres terres, et bénéficient même de certains privilèges légaux lorsqu'ils traversent des régions plus peuplées. Les Tengri-Igren, une sous-classe des Khaizak, sont les nomades de l'espace. Ils présentent une diversité étonnante, plus encore que leurs frères "au sol", tant au niveau des croyances et des coutumes qu'au niveau des modes de vie et des apparences physiques.


Ces trois grands groupes se mélangent peu socialement, et les mariages entre ces communautés sont rares (et même parfois interdits, selon les régions). Les Uighur s'en tiennent aux cités, et ne voyagent qu'en larges groupes. Les Khirghiz et les Khaizak sont des ennemis de longue date, les territoires réservés à l'agriculture empiétant fréquemment sur les terres des nomades, ces derniers répondant à la menace par des raids et pillages. Les Grands Ordus sont représentés dans chacun de ces groupes. Définis par le mode de vie ou la profession, les Grands Ordus présentent chacun leurs restrictions et privilèges vis-à-vis de la loi, et sont eux-même divisés en moindres ordus, représentant un domaine particulier ou une spécialité dans la profession du Grand Ordu.


Ordu Bagatur : Cet ordu a pour mission sacrée la protection de tous ceux qui sont en pèlerinage. Un bogatyr peut porter des armes à feu, alors qu'elles sont interdites dans la plupart des cités Kurganes, et peut même être amené, avec l'autorisation du Khalife, à utiliser de l'armement de haute technologie, en cas de guerre contre les Hazat ou les Vuldroks. Un conseil des plus éminents chefs de guerre de cet Ordu dirige une académie sur Beliah, où des étudiants de tout l'espace Kurgan peuvent venir recevoir un enseignement des sciences martiales. Le Khalife y sélectionne les meilleurs guerriers pour former sa garde personnelle : les Qashik. Les bagatur se repèrent aisément, dans n'importe quelle foule, puisqu'ils sont généralement plus grands, plus forts, et mieux armés que tous les autres.


Ordu Kibituk : Ce sont les marchands de la société Kurgane, du grand magnat du commerce interstellaire le plus juteux au tenancier de la plus humble des échoppes. Les membres de l'Ordu Kibituk ont parfois à voyager loin et longtemps pour exercer leur commerce, qui peut concerner n'importe lesquels des produits qui ne sont pas interdits par le Khalife ou le khan local. Un kibitka peut s'enrichir tant qu'il le désire, sans véritables restrictions (les impôts seront un peu plus lourds, et des pressions sociales exigeront qu'il se montre généreux avec les nécessiteux). Mais en temps de guerre, ou si le besoin s'en fait autrement sentir, le Khalife peut exiger de l'argent, des biens, ou des services, de n'importe quel riche marchand, dans la mesure de ses moyens. Cela survient notamment en cas de catastrophes naturelles, ou parfois le Khalife décide-t-il simplement qu'une nouvelle répartition des richesses doit avoir lieu, pour sauver d'autres domaines de l'économie alors en crise. Les plus prospères des kibitka se rencontrent généralement dans les marchés de Tsuma, où ils font accessoirement la preuve de leur générosité envers les populations plus pauvres du Khalifat. L'obésité est considérée comme la marque du succès d'un kibitka, et les membres de cet Ordu cultivent donc la leur avec acharnement.


Ordu Kankali : Les Kurgans apprécient, bien plus que de nombreux autres peuples, la danse, la poésie, la musique, et les autres modes d'expression artistique. Ceux qui font montre d'un talent de ce genre jouissent d'autant de respect que ceux dont le talent réside plutôt dans la guerre ou le commerce. Les artistes et ceux qui ont fait du spectacle leur profession composent l'Ordu Kankali. On y trouve donc hérauts, poètes, guildes de musiciens, théâtres itinérants, conteurs, etc. Ils bénéficient d'impôts moins lourds, et souvent de quelques autres privilèges légaux, et sont donc relativement libres de leur parole. Mais le Khalife peut à certains moments interdire que certains thèmes ne soient abordés dans leurs œuvres ou performances.


Ordu Bachinghai : Ce sont les artisans du Khalifat, comme par exemple les charpentiers, maçons, fabricants divers, potiers, tisserands, couturiers... Le Khalife peut exiger le plus bel exemple du travail d'un artisan réputé, ou ordonner à un ordu Bachinghai de déménager vers une région où ses compétences sont requises.


Ordu Fellahin : Les travailleurs peu qualifiés du Khalifat ne sont pas des masses opprimées, comme on aurait pu le supposer, mais ils bénéficient au contraire d'un grand respect, et d'une autonomie certaine, par décret du Khalife. On trouve peu de représentants de l'Ordu Fellahin chez les Khaizak (il arrive que des nomades visitant des fermes ou des cités prennent les fellahin pour des esclaves, ce qui dégénère souvent en bagarre). Cet Ordu paye de faibles impôts (basés sur le revenu), et peut être amené à se déplacer, tout comme les Bachinghai, par ordre du Khalife (généralement pour reconstruire après une catastrophe naturelle ou une guerre). Comme leur nom le suggère en Kurgan, les Fellahin sont grands et forts, le gigantisme héréditaire étant d'ailleurs courant.


Les Grands Ordus garantissent à leurs membres, à tous les niveaux de la société, une liberté exceptionnelle, mais tous n'ont pas cette chance.


Ordu Asmurdlegh : Certaines professions laissent une marque indélébile à ceux qui la pratiquent, et en général il s'agit d'une odeur. Ainsi, les tanneurs, les bouchers, ou encore les fournisseurs de fertilisants, par exemple, font partie de l'Ordu Asmurdlegh, et doivent par courtoisie se tenir à l'écart du reste de la communauté. Les Asmurdlegh communiquent entre eux ou avec des intermédiaires par messages écrits, portent des robes lourdement parfumées lorsqu'ils ont à apparaître en public, et ont des quartiers séparés de tous les autres dans les vaisseaux de pèlerins. Ils ont malgré tout les mêmes droits que le reste des Grands Ordus, et même, une insulte adressée à un smurd est plus grave qu'une insulte adressée à n'importe qui d'autre.


Ordu Hekelezai : Il s'agit de ceux qui ont été touchés par une puissance du monde spirituel (aussi est-ce une division sociale délicate à expliquer à un non-Kurgan). Il peut tout aussi bien s'agir d'un hermite ascète, d'un groupe de mystiques en quête du savoir absolu, du shaman d'un village, ou de l'idiot de ce même village qui entend des voix dans sa tête. Du plus sage au plus saoul, le Hekelet est considéré avec respect, qu'il puisse ou non faire profiter la communauté de son savoir éventuel. Les Hekelezai ne payent pas d'impôts, et sont soumis à fort peu d'obligations sociales. Ceux qui ne subviennent pas à leurs propres besoins peuvent vivre d'aumônes, et enfin ce sont les seuls Kurgans qui peuvent parler contre le Khalife impunément.


Ordu Kafiri : C'est le seul ordu qui ne fait pas partie de l'Ordu'l-Diin, puisqu'il est constitué de tous ceux qui ne reconnaissent pas l'autorité spirituelle du Khalife, mais qui acceptent néanmoins de se soumettre à son pouvoir politique. Il comprend donc les ambassadeurs venus de mondes hors-Khalifat, ceux qui suivent une autre religion, généralement dans les zones plus densément peuplées, ou encore de lointaines tribus nomades de païens. Les Kafiri doivent signaler leur statut, par un tatouage idoine et des vêtements ou une coiffure particuliers. Ils sont contraints de vivre entre eux, et il leur est formellement interdit d'exprimer ouvertement leurs opinions. Les Kafiri peuvent voyager et travailler n'importe où tant qu'ils sont en accord avec la loi locale, mais aucun Kafir ne peut bénéficier d'une position d'autorité sur un membre de l'Ordu'l-Diin, quel qu'il soit.


Ordu Sechenim : "La Horde de la Sagesse" est de loin la portion la plus surveillée de la population Kurgane. Les Sechenim sont les enseignants, les érudits, les scientifiques du Khalifat. Ce sont les gardiens des connaissances que les khalifes, dès les premiers, cherchèrent à protéger et à n'utiliser que pour le bien du Khalifat. Bien qu'il n'existe pas véritablement de caste de prêtres, les Sechenim remplissent plus ou moins les fonctions qui sont celles de l'Église Universelle dans les Mondes Connus. L'Ulema dirige cet ordu : c'est une assemblée qui réunit les plus hauts représentants de chaque Ikhwan (école). Chaque Ikhwan présente une hiérarchie stricte, et les Sechenim qui en occupent les rangs les plus bas sont aisément reconnaissables à leur crâne rasé et leur robe claire.

N'importe quel membre de l'Ordu'l-Diin peut demander à être admis en tant qu'apprenti à un Ikhwan, qui pour sa part peut recruter les membres les plus intelligents et talentueux d'autres ordus. Après des tests préliminaires qui peuvent durer plus d'une année, le postulant qui aura montré les aptitudes requises peut commencer un apprentissage rigoureux qui durera au moins 10 ans, et aura lieu en général dans une des institutions de l'Ikhwan concerné. Un sechen qui aura prouvé qu'il possédait une finesse de jugement suffisante sera finalement autorisé à prodiguer ses services à la portion de population qui lui convient. Seul ses supérieurs dans l'Ikhwan, ou le Khalife lui-même, peuvent décider qu'un sechen a acquis la sagesse et un sens des responsabilités suffisants pour pratique librement sa discipline. Mais même à ce stade, le sechen n'a pas le droit de se faire payer pour ses services, et vit en tant qu'employé du Khalifat, dans un logis et avec des ressources modestes.

Ikhwan-i-Hakimun : Ce sont les médecins, infirmiers, nourrices, apothicaires, diététiciens, etc., du Khalifat, et la santé de la population est donc leur responsabilité.

Ikhwan-i-Waziri : Ils ont pour charge première de réunir et de conserver tout le savoir de la culture Kurgane, mais ils doivent également mettre ce savoir à la disposition de l'Ordu'l-Diin. Un wazir est ainsi censé être expert en économie, religion, loi, histoire, et il est contraint, par le vœu de son Ikhwan, de répondre honnêtement et de façon claire à toutes les questions qu'on lui posera. Ainsi, si un wazir peut conseiller quelqu'un en matière de légalité, il ne peut par contre pas le représenter, tel un avocat des Mondes Connus. Les waziri ne sont pas non plus autorisés à répondre à des questions qui impliquent d'autres personnes que celui qui les pose et ses proches.

Ikhwan-i-Qadiyun : Ce sont les juges du Khalifat Kurgan. Ils ont le pouvoir et le devoir de traiter tout cas que l'on leur présente, et de rendre la justice. A part décision exceptionnelle de l'Ulema, les contacts entre waziri et qadi sont formellement défendus.

Ikhwan-i-Takhiyun : Ce sont les techniciens et les ingénieurs du Khalifat. La haute-technologie est encore plus étroitement surveillée ici que dans les Mondes Connus, et à part autorisation du Khalife, un takhi ne peut rien enseigner à d'autres en la matière.

Ikhwan-i-Ghamizi : Les astromanciens sont considérés comme indispensables à l'unité du Khalifat, non seulement pour leurs interprétations de la doctrine théologique, mais également pour leur maîtrise du calendrier interstellaire, qui influe énormément sur la façon dont sont organisés les voyages des caravanes de pèlerins. D'abord versé dans les sciences de l'astromancie et de la géomancie Kurganes, un ghamiz peut développer d'autres formes de divination, et même cultiver sa Flamme Intérieure pour pratiquer la théurgie. Les ghamizi sont les seuls sechenim autorisés à enquêter sur des mystères trop profonds et dangereux (hérésies étrangères, antinomie, pestes inexpliquées, artefacts Anunnaki, paganisme de nomades...).

Ikhwan-i-Sihr : Il s'agit là, tout simplement, du réseau d'espions au service du Khalife. Ils sont essentiellement employés dans les affaires qui concernent les mondes non-Kurgans, mais il arrive que le Khalife espionne son propre peuple via l'Ikhwan-i-Sihr. L'entraînement de cet Ikhwan surpasse celui de nombreux ordus Bagatur, et chaque sahir reçoit ses ordres directement du Khalife. Tout ce qui ressemble de près ou de loin à un manque de loyauté ou, pire, une trahison, est immédiatement puni de mort, aussi les purges à grande échelle qui frappent cet Ikhwan ne sont-elles pas rares.



Gouvernement


Le Khalife

Le Khalife est avant tout une figure religieuse, un prophète vivant. Les Kurgans ne vivent pas seulement pour leur roi-prophète, mais à travers lui, se servant de son exemple pour comprendre leur propre place dans l'univers. Ce qui paraît n'être qu'une tyrannie absolue aux étrangers est en fait l'aspect de leur culture que les Kurgans trouvent le plus noble. Le pouvoir spirituel du Khalife s'appuie sur la Succession Prophétique, qui prétend que chaque génération depuis Zebulon a eu son propre prophète (la Succession Prophétique est une hérésie récurrente, et qui a commencé dès Palamèdes et l'Église Universelle). La plupart des khalifes étaient, avant d'avoir à exercer leur pouvoir, de saints personnages dépourvus de l'ambition de gouverner, ce qui est considéré comme la marque des prophètes.


Le Kuriltai

La haute cour du Khalifat est le Kuriltai, composé des membres les plus éminents des Grands Ordus et de l'Ulema, de khans à la retraite, des amis les plus proches du Khalife, et de quelques autres personnages qui se sont distingués par leur sagesse, leur mérite, ou encore leur faculté de jugement et d'analyse. Ce sont les compagnons et les conseillers du Khalife, et ils peuvent également, dans une certaine mesure, parler en son nom et agir à sa place pendant son absence. Avoir une place dans le Kuriltai signifie que l'on s'est gagné la confiance personnelle du Khalife, et ce titre est, sauf trahison, acquis à vie. Ainsi, lors d'un changement de Khalife, le Kuriltai reste le même (c'est pourquoi le futur Khalife, encore inconscient de son rôle de prophète suivant, est souvent choisi dans ce Kuriltai, ou lui est au moins présenté en personne).

Le Kuriltai idéal est censé pouvoir représenter tous les groupes majeurs de la société Kurgane, mais sa taille varie selon les Khalifes (certains de ceux qui avaient commencé avec le Kuriltai de leur prédécesseur ne nommèrent plus de nouveaux membres, voyant leur Kuriltai diminuer à mesure que ses membres mouraient). Si n'importe quel Kurgan peut en théorie demander à s'entretenir personnellement avec le Khalife (au terme du pèlerinage, ou tout simplement par demande), ceux qui bénéficient de l'appui d'un membre du Kuriltai peuvent s'entretenir plus longuement avec lui, parfois même en privé. Enfin, si c'est normalement le Khalife lui-même qui désigne son successeur, en cas de malheur, et c'est arrivé, cette lourde responsabilité échoit au Kuriltai.


Le Khanat

Ceux qui gouvernent, dans le Khalifat Kurgan, sont désignés sous le terme générique de Khanat. Contrairement à la façon dont cela se passe dans l'Empire d'Alexius, l'hérédité n'est pas un pré-requis, et le droit divin de régner n'appartient qu'au Khalife. Les Kurgans considèrent essentiellement deux qualités, pour décider de celui qui doit commander : le mérite, et l'aptitude.

Chez les Khaizak, les chefs sont choisis parmi les anciens de la tribu, par des moyens démocratiques, ou selon la lignée, mais sans jamais perdre de vue la capacité à diriger efficacement et avec sagesse. A leur niveau, les Uighur et Khirghiz procèdent à peu près de même, les chefs de villages, d'entreprises, etc., émergeant quasiment d'un processus de sélection naturelle. Ces chefs ("shaykh" selon le vieux terme Khaizak encore en vigueur) représentent les leurs devant de plus puissants dirigeants, mais à l'échelle de toute la structure politique du Khalifat, ce titre de shaykh est assez informel.

Le rang officiel le plus bas, dans le Khalifat, est celui de khan (l'équivalent d'un baronet ou d'un baron des Mondes Connus). Ce titre peut être littéralement traduit par "seigneur", il désigne un chef quel que soit son rang et est souvent ajouté à la fin du nom d'un noble. Un khan peut gouverner de grandes tribus, de petites provinces, des villages alliés, ou même tout un quartier dans une grande ville. Un ilkhan dirige des provinces plus grandes, ou de petites villes, et enfin les vastes espaces ruraux et les grandes villes sont gouvernés par un khaghan. Ceux qui dirigent toute une planète sont appelés des sultans, mais il existe un rang intermédiaire entre khaghan et sultan, le noyan, qui a pour charge l'administration d'immenses territoires, joue le rôle de diplomate interplanétaire, ou encore représente un sultan au Kuriltai.

Au sein des ordus, les titres selon le rang ressemblent généralement à ceux que portent les gouvernants, détaillés plus haut. Il y a tout de même un décalage compréhensible dans ces rangs : pour de simples raisons pratiques, un noyan est celui qui représente un ordu au Kuriltai, un khaghan dirige un ordu sur toute une planète, et un ilkhan en a la charge à l'échelle d'une grande cité. L'Ordu Sechenim et l'Ordu Bagatur ont leurs propres noms pour désigner les divers rangs de la chaîne hiérarchique, chaîne dont le Khalife occupe dans les deux cas la plus haute place.





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